Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
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Mercredi 30 avril

Détail de la journée

A Paris et en circonscription :

08h30-
09h00
Réunion avec la Fondation Carasso
Assemblée nationale
09h00-
11h00
Réunion de l'équipe parlementaire
Assemble nationale
11h30-
12h30
Rendez-vous avec Madame Annie Genevard, Ministre de l'agriculture
Paris
14h00-
15h00
Questions au gouvernement
Assemblée nationale
15h00-
16h30
Audition de Monsieur Eric Lombard, Ministre de l'économie, par la Commission des affaires économiques
Assemblée nationale
16h30-
18h00
Auditions autour de la Proposition de loi Duplomb
Assemblée nationale
20h00-
22h00
Festival Street Art avec l'AEIM
Toul
 
 
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Mardi 8 décembre 2015

Libération - Parler au peuple

Libération - Parler au peuple
Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Depuis des lustres, le grand orchestre républicain, au son de la grosse caisse ou du violon, en jouant du sentiment ou de la raison, en invoquant les souvenirs historiques ou les menaces futures, sonne l'alarme contre le Front national. Et pourtant, malgré une ascension parfois contrariée, le FN est devenu en trente ans le premier parti de France. Cette défaite politique et culturelle, qui peut en annoncer d'autres, impose un examen de conscience.
 

Ecartons la tentation masochiste. Oui, il fallait dénoncer ce parti qui prend l'étranger pour un bouc émissaire de nos difficultés, que ce soit l'immigré qui a bon dos ou le projet européen qui reste un grand acquis historique. Dédiaboliser ? Etrange idée. Pour le passé, c'est Marine Le Pen elle-même qui a confirmé le caractère outrageant des thèses défendues si longtemps par son père. Fallait-il rester inerte ? Chacun doit savoir que l'arrêt quasi-total de l'immigration suppose l'instauration d'un Etat policier, que la discrimination envers les étrangers ou les «Français de fraîche date» reste au coeur du projet lepéniste. Sans parler du retrait de l'Europe qui ruinerait l'oeuvre de plusieurs générations et conduirait le continent dans le piège mortel des égoïsmes nationaux.
 

Il se trouve simplement que cette indispensable réfutation ne suffit pas. A trop s'en tenir à la réprobation morale, les partis de gouvernement, plombés par leurs échecs sociaux et économiques, ont perdu l'appui des classes populaires. Mais il y a plus, qui vaut pour les partis mais aussi pour les intellectuels ou les journalistes : on a cessé de parler au peuple. C'était en principe la tâche prioritaire de la gauche. De toute évidence, elle n'y arrive plus. Les Français les plus modestes craignent la mondialisation. Ils en éprouvent les graves inconvénients alors que les élites en voient surtout les avantages. C'est l'origine principale de la fortune du Front, qui a beau jeu de dénoncer une classe dirigeante coupée des dures réalités. C'est la question qu'il faut regarder en face, sauf à laisser le FN seul sur ce terrain.
 

Se rallier à l'idée de fermeture, de défense identitaire ? C'est le faux calcul des souverainistes de gauche, qui ne le restent pas longtemps, entraînés à droite par la force naturelle du nationalisme. Non, le peuple demande avant tout des garanties et une protection, que l'ouverture du pays menace à leurs yeux. Il faut donc opposer à l'Europe du laissez-faire une Europe moins soucieuse des banques que des peuples. Tant que l'Union restera confite dans l'orthodoxie économique, elle inquiétera les opinions. Keynes, réveille-toi, ils sont devenus fous ! Il faut surtout opposer à la France barricadée du FN une France progressiste, déterminée à restaurer le pacte social et à se battre sur un projet commun d'émancipation. Le seul drapeau qui puisse rallier les classes populaires, c'est celui de la République sociale. Une République qui fixe des règles et qui les fait respecter, par exemple en matière de laïcité. Une République accueillante, ouverte, mais qui organise cet accueil et, là aussi, fixe des règles claires. Une République qui aide les entreprises, mais qui n'oublie pas qu'elles sont constituées de salariés, souvent inquiets pour leur avenir, et pas seulement de cadres ou d'actionnaires. Une République qui se souvienne que la compétitivité ne vaut rien en soi si elle n'est pas équilibrée par la solidarité. En un mot, une République qui respecte ses propres principes, qui ne soit pas celle des élites, mais une République du peuple.


Laurent Joffrin
 
 
 
 
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