Dominique Potier
Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Audrey Bardot, suppléante






 
Vous êtes ici :
  Contact Lettre d'information Facebook Twitter


Vidéo à la une


Agenda
Mercredi 30 avril

Détail de la journée

A Paris et en circonscription :

08h30-
09h00
Réunion avec la Fondation Carasso
Assemblée nationale
09h00-
11h00
Réunion de l'équipe parlementaire
Assemble nationale
11h30-
12h30
Rendez-vous avec Madame Annie Genevard, Ministre de l'agriculture
Paris
14h00-
15h00
Questions au gouvernement
Assemblée nationale
15h00-
16h30
Audition de Monsieur Eric Lombard, Ministre de l'économie, par la Commission des affaires économiques
Assemblée nationale
16h30-
18h00
Auditions autour de la Proposition de loi Duplomb
Assemblée nationale
20h00-
22h00
Festival Street Art avec l'AEIM
Toul
 
 
NEWSLETTER
Restez informés des actualités de Dominique Potier en vous inscrivant à la newsletter

 


> L'activité de votre député sur le site citoyen NosDéputés.fr


contactPermanence parlementaire
27 avenue du Maréchal Foch
54200 TOUL
Tel : 03 83 64 09 99
Fax : 03 83 64 31 05
Nous écrire

Actualités

Mercredi 11 novembre 2020

À ceux de 14

À ceux de 14
De chaque côté de la crête des Éparges, sur nos terres de Lorraine deux hommes - soldats et écrivains - nous ont laissé un récit bouleversant de la Grande Guerre : Ernst Jünger et Maurice Genevoix.

Nicolas Czubak fait partie de ces extraordinaires passeurs de mémoire qui guettent dans l'héroïsme de nos ainés et la nuit de l'horreur, la lumière d'une paix qui mettra trois décennies à prendre le visage de la réconciliation et de l'unité européenne.
Merci à lui pour cette proposition de lecture de l'oeuvre d'Ernst Jünger et de Maurice Genevoix dont nous avons célébré le 11 novembre l'entrée au Panthéon.

L'occasion aussi de découvrir la réflexion philosophique sur ces deux oeuvres littéraires par Bernard Maris, gendre de Maurice Genevoix, et qui fut une des victimes des attentats de Charlie Heddo le 7 janvier 2015.

Le 20 février 1915
« C'est alors que ce 210 est tombé. Je l'ai senti à la fois sur ma nuque, assené en massue formidable, et devant moi, fournaise, rouge et grondante. Voilà comment un obus vous tue. Je ne bougerai pas mes mains pour les fourrer dans ma poitrine ouverte ; si je pouvais les ramener vers moi, j'enfoncerais mes deux mains dans la tiédeur de mes viscères à nu ; si j'étais debout devant moi, je verrais ma trachée pâle, mes poumons et mon coeur à travers mes côtes défoncées. Pas un geste, par pitié pour moi ! Les yeux fermés, comme Laviolette, et mourir seul.
Je vis absurdement. Cela ne m'étonne plus : tout est absurde. À travers le drap rêche de ma capote bien close, je sens battre mon coeur au fond de ma poitrine. Et je me rappelle tout : ce flot flambant et rouge qui s'est rué loin en moi, me brûlant les entrailles d'un attouchement si net que j'ai cru mon corps éventré large, comme celui d'un bétail à l'éventaire d'un boucher ; cette forme sombre qui a plané devant mes yeux, horizontale et déployée, me cachant tout le ciel de sa vaste envergure… »
Maurice Genevoix, Ceux de 14

Le 19 mars 1918
« A ce moment, voici qu'un nouveau sifflement retentit haut en l'air : chacun sentit, la gorge serrée : celui-là, c'est pour nous. Puis un fracas énorme, assourdissant – l'obus s'était abattu juste au milieu de nous.
A demi assommé, je me relevai. Dans le grand entonnoir, des bandes de cartouches de mitrailleuses, allumées par l'explosion, lançaient une lumière d'un rose cru. Elle éclairait la fumée pesante où se tordait une masse de corps noircis, et les ombres des survivants qui s'enfuyaient dans toutes les directions. En même temps, de nombreux et atroces cris de souffrance et des appels à l'aide s'élevèrent.
Cette rotation de la masse sombre, au fond du chaudron fumant et rougeoyant, ouvrit durant une seconde, comme la vision d'un cauchemar infernal, le plus profond abîme de l'épouvante.
Après un instant où je restais paralysé, comme figé par l'horreur, je me levai d'un bond et courus à travers la nuit. C'est seulement dans un trou d'obus où j'étais tombé que je saisis ce qui venait de se passer. Ne plus rien entendre, ne plus rien voir ! Seulement fuir d'ici, jusqu'au fond de l'obscurité ! »
Ernst Jünger, Orages d'acier
 
 
 
Assemblée nationale
CMS : Flexit©